Nadia Barrientos - Paris Sortilèges

∋Saint-Lundi-Société ludique d’exécution rituelle du Dimanche∩

Rendez-vous mensuel à Belleville♦1 Dimanche par mois!♠

Sous le patronage de Saint-Lundi, divinité de la fédération des Soifs.

⇔Remise en Feu des Fantômes du Jeu et des Ivresses de Belleville⇔Guinguettes, nécromancie, oracle, Carnaval et barricades.

◊Ouvert à tous les francs joueurs◊

Dans l’atelier de Raphaël Dallaporta au 23 rue Ramponneau, métro Belleville.

“Tuer un dimanche, sauver un lundi”
Quand commence et quand finit la semaine?
Depuis les lointains ciels observés par les Mages Chaldéens, les 7 jours que comptent nos semaines résonnent obscurément avec les planètes -étymologiquement: “les errantes”.
7 jours sous l’influence des 7 planètes visibles à l’œil nu dans les cieux antiques: 7 marches secrètes à l’échelle hermétique des alchimistes pour atteindre la pierre philosophale:
Le Dimanche: la dernière marche, glissante…dangereuse.
Jour du “soleil” tel que le rappelle l’étymologie anglaise ou bien allemande (“Sunday”, “Sonntag”) dédié au Soleil Invaincu des anciens paganismes avant de bailler le repos de Dieu à l’issue de la Genèse, le dimanche marque la fin comme la mort clôt l’existence.
Une histoire du dimanche reste à écrire où l’on remonterait le fil primitif du jour sacré des religions anciennes pour en venir au creuset oisif et subversif des réunions et des beuveries condamné par les philosophes des Lumières pour bientôt, et au diapason industriel de la consommation et des loisirs, escamoter son heureuse malséance et en un tour de passe-passe qui prend le nom de la loi de 1906 sur le repos hebdomadaire, s’imposer comme le dindon de la farce de la semaine: le jour où l’État achète l’hygiène et la paix sociale en une seule mise
Le dimanche est ainsi devenu le jour “du repos”: celui du repos du salarié, du fonctionnaire à qui le XXème s. achalandera toute une artillerie clinquante d’occasions de loisirs et de dépenses: télé, sofa, Mc do, cinéma, brunch à l’heure espagnole, tournée des bazars chinois, etc.
Désormais vassal de la société des loisirs qui affleure avec les premiers congés payés, le dimanche devient l’enjeu d’une relance de la production qui s’orchestre de concert avec la technique et l’obsolescence programmée à l’œuvre dans la péremption rituelle des objets de consommation courante.
Lieu du rebut, décharge à ciel ouvert de la déprime où les névroses servent l’engrais de la reprise de la semaine, comme un sort obscur d’une modernité qui a sacrifié le cycle des saisons au rythme factice de la consommation: le dimanche est à CONQUÉRIR.
Pour cela, les traditions de fin de semaine au XIXème s. des ouvriers du vieux Belleville nous tendent la piste d’une anamnèse festive…et licencieuse:
La “SAINT-LUNDI” était leur coutume; auto-proclamée comme un royaume, subversive comme le carnaval, joyeuse et naïve comme l’enfance.
La Saint-Lundi, tout est permis” était leur cri d’armes: et on pouvait l’entendre le soir sur les pentes de la rue Ramponneau où les guinguettes défiaient la sobriété comme une allégorie défraîchie sortie d’un certificat de bonnes mœurs qu’on se targuait fièrement de ne pas avoir signé.
“La Saint-Lundi”: on décidait de chômer le lundi, bravant l’autorité du contre-maître. Plutôt que de retourner à l’atelier ou à l’usine, on retournait lundi matin au troquet où l’on s’était bourré la gueule la vieille, -à moins qu’on ne l’ai point quitté -et…on y jouait la relance de la semaine…aux dés ou à l’action ou vérité.
Où commence le jour, où s’arrête la nuit? Comment s’en sortir sans sortir?
Dernier rempart à la forteresse industrielle de l’aliénation du rythme du travail, la Saint Lundi, passée la parenthèse du folklore de l’ivresse, laisse deviner sa puissance de misdirection: ne pas finir la semaine-soit ne pas se soumettre à l’institution du temps fictif du travail à la chaîne et de la mise en boîte des comportements dociles qu’elle exige, préserve une marge essentielle à la remise en jeu mythique du cycle moins capitalisable des soifs et des ivresses de l’homme atomisé dans la balistique de la grande ville.
La Saint-Lundi: une marge, un rite de passage, une barricade comme celles de la Commune dont Belleville se souvient.
Une marge, une halte…une issue à l’uniformisation galopante et à la synchronisation des reliefs, des montres et des désirs. Un rite de passage ésotérique ou bien fantoche tels que les entresorts forains les prodiguaient encore il n’y a pas si longtemps aux limites et aux portes de la ville:
Une marge: un au-delà aveugle où les cartographes poursuivent l’expectative des monstres et des dragons qui anciennement hantaient les terres inconnues.
Une marge, un à-côté, un espace ouvert au jeu, au feu ζ:
►La semaine comme 7 dés jetés qui chaque dimanche rebattent le jeu d’une succession instituée comme fictive et essentielle.
►La semaine comme 7 planètes errantes qui, il faut l’espérer, dans le ciel détroussent surintendants et spéculateurs aux carrefours peu éclairés des chemins qu’on veut rentables.
►Le Dimanche comme cette coulisse inversée au théâtre funeste de la semaine normée homologuée et sans gluten. Le Dimanche comme cette Cour des Miracles où l’on fourbit les accessoires: paraplégiques fantoches et faux épileptiques qu’au lundi on envoie encore braver le carton-pâte des injonctions urbaines et sa sainte traçabilité des rendements et des désirs.

RÉVEILLER LA SAINT-LUNDI AU CŒUR DE BELLEVILLE, C’EST:

-REDONNER AU JEU DES SEMAINES QUI SE DISPUTENT LA TRISTE FIN DONT LA MORT SE DÉGUISE, LE SEL PHILOSOPHAL DES TRANSMUTATIONS QUI SAUVENT!

-REDONNER AU JEU LA PUISSANCE DU FEU QUE LA NEUTRALISATION SYMBOLIQUE LUI A ÔTÉ ET BRÛLER EN EFFIGIE LOI ÉVIN ET AUTRES ATTEINTES AUX SOIFS VIVANTES!

-REPRENDRE LA DANSE DES APACHES DE BELLEVILLE ET EXAUCER LA PIROUETTE D’UNE IVRESSE VOLATILE ET INTRAÇABLE À L’OMBRE DE LA SURVEILLANCE UNIVERSELLE ET DE LA DÉLATION DES ALGORITHMES!

-REPRENDRE AVEC RABELAIS,VILLON ET QUELQUES ANONYMES LA TRADITION D’UN TRUANDAGE PHILOSOPHIQUE POUR DÉPEÇER LES AFTERWORKs ET REPEUPLER L’ABBAYE DE THÉLÈME

-JOUER ENSEMBLE ET NE PLUS SENTIR LE TEMPS PASSER

À ces humbles fins, nous vous invitons dès
Dimanche 23 Juin prochain
au siège de notre société philanthropique de réveil rituel de la Saint-Lundi sise sur les terrains de ses faits les plus illustres, au:
                                     23 rue Ramponneau (métro Belleville)
dans l’atelier de Raphaël Dallaporta, grand Thuriféraire de la Gaye Science, en compagnie de Nadia Barrientos, initiée au royaume d’Art Goth de feue la cité d’Héliopolis.
Munissez-vous d’un Jeu et de quelque victuaille fongible à partager (vins d’île de France, chansons révolutionnaires, jeux de l’oie et traits d’esprit bienvenus)
♦à partir de 15h…et jusqu’au Lundi…si affinités♦
Nadia Barrientos.
0650306730
Raphaël Dallaporta
0666796537
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