Nadia Barrientos - Paris Sortilèges

Le mois de Septembre approche

…Et avec lui la reprise inéluctable de la machine infernale des jours ouvrables et de la gueule des Enfers

                                            (La Gueule des Enfers est elle de bois?)

à l’image du lundi qui sacrifie au minotaure de la semaine le tribut de sept jours vierges que l’on aurait bien préféré dédié à notre bon plaisir comme peut-être jadis Héliogabale ou Gilles de Rais-

Septembre sonne le glas de la passion de ne rien faire, et intronise comme un couperet de Carnaval : la rentrée scolaire…

♦« scolaire » : pensons « scolastique », mièvres disputes théologiques, obscurantisme médiéval…

♦« scolaire » : l’offre superfétatoire d’agendas, de stylos 4 couleurs et de couvre-cahiers qui assombrissent l’horizon de qui s’est insurgé contre les lignes standardisées des copies industrielles Claire/fontaine.

À Belleville comme à l’Est où se relève chaque jour le soleil, le lundi comme la rentrée restent la cible politique de notre métaphysique résistance.

⇔Non : nous ne plions pas face au retour dogmatique de la contrainte du rythme homologué du travail et de la miette consommée par le loisir!

                                                          Saturne dévore toujours ses enfants

⇔Nous ne sommes pas dupes des trafiquants du temps vécu et de l’heure administrative et hyper-connectée des réseaux occultes qui autorisent les plages horaires sur lesquelles nous nous échouons comme des épaves!

⇔Nous ne tirons pas sur les horloges publiques de Paris comme en 1830 les insurgés des Trois Glorieuses mais nous nous réapproprions, sur le temps pris par l’Inquisition de l’hygiène chronosociale, le temps de nous retrouver dans la clandestinité du temps perdu, improductif et créateur.

La fête n’est pas finie.

La messe des moissons a certes fané la dernière gerbe sur l’autel de la campagne et l’épave de la moissonneuse bat les quelques mouches qui la confondent avec une charogne non-homologuée.

Et La rumeur vrombissante de la ville, au loin, malgré les poèmes de Verhaeren, réverbère la fréquence d’une circulation continue d’ambulances et de transporteurs de fonds qui se croisent sans reconnaître l’affinité de leurs cadavres dans la confusion ininterrompue et stratégique des hommes et des choses…des biens et… des liens.

À Belleville, nous poursuivons de confondre le protocole admis de la semaine en exécutant rituellement le dimanche aux Mânes clandestines des guinguettes et de l’ivresse, du jeu et du sens aigu de la satire et de la fête.

Nous fêtons la St Lundi des bateaux ivres populaires, Apaches et ouvriers : en reprenant cette fête clandestine de Belleville, auto-proclamée et respectée par les employés qui, dans un acte d’insolente résistance, plutôt que de retourner au bureau ou à l’usine, se plantaient au troquet d’en face pour en épuiser les profanes liturgies et…en prolongeaient l’ivresse-métaphysique fondamentale :

Nous vous invitons le dimanche 1er Septembre, veille de la rentrée (St Lundi des St Lundis, doit-on le laisser deviner!) à :

-participer de manière active et insolente à cette irrévérence rituelle de sacrifice dominical

Jeux, chansons, fatrasies, joutes oratoires, traits d’esprit, oracles satiriques ou politiques, dérives urbaines et transubtantiations profanes bienvenues !

Merci de partager l’étincelle improductive d’une ivresse qui fédère.

Á partir de 15h (et jusqu’au Lundi si affinités) à l’atelier de Raphaël Dallaporta au 23 rue Ramponneau, métro Belleville (interphone : dallaporta).

La direction se réserve l’admission des personnes endimanchées.

                                 ⊄St Lundistes de tous les pays unissons-nous !ψ

Menu